Parc National de Kafue

Busanga Bush Camp

Une expérience safari intacte et préservée

Le Busanga Bush Camp, installé sur un talus formé par d’anciennes termitières, a mystérieusement réussi à se tailler une place sur le territoire des lions et des hippopotames. Le secret de cette intégration ? Le camp n’est pas clôturé ; il est construit avec des matériaux locaux ; et, surtout, il ne compte que quatre tentes. Un dispositif léger qui permet de passer inaperçu…

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Récit de voyage

« Après avoir entendu les fauves rugir dans la nuit, on se laisse volontiers raccompagner par un membre du staff jusqu’à son bungalow. Les rumeurs ne prennent pas fin pour autant : des hippopotames vocalisent près des tentes, comme pour bercer le sommeil des hôtes. Leurs grognements sont indéchiffrables, mais on comprend vaguement qu’il est question d’amours contrariées…

À l’aube, comme les plaines aux couleurs d’or et d’argent s’éveillent sous le brouillard, Rob Baas, le manager hollandais du camp, nous annonce qu’il vient de tomber nez à nez avec un lion, au milieu du lodge… Sur le sable, des empreintes tout fraîches en témoignent. Après un petit déjeuner emmailloté dans des couvertures – les hauts plateaux de Kafue sont très frais l’hiver –, nous partons pour un safari à pieds avec notre guide Sandy et un ranger mandaté par la Zambia Wildlife Authority (ZAWA). La feuille de route nous laisse quelque peu interdits : « On va essayer de retrouver le lion qui rugissait cette nuit », explique calmement Sandy.

En file indienne, nous gagnons l’île aux acacias, située face au camp. Des nuées de cigognes s’envolent à notre passage. Dans un bras de la rivière Lufupa, une dépouille d’hippopotame flotte dans l’eau, les quatre pattes en l’air. « Le lion est juste là », dit Sandy sans manifester la moindre inquiétude. Il pointe son index sur un mâle à la crinière noire. Le fauve, assis au milieu de la plaine, surveille tranquillement la dépouille de l’hippopotame. « Nous allons le prendre à revers », poursuit Sandy. En lui emboîtant le pas, on en vient à formuler des calculs mesquins : « Nous sommes trois, chacun d’entre nous a donc deux chances sur trois de s’en sortir… » Le lion ne nous a pas encore vus. Cachés par une termitière, nous approchons à pas comptés. Cinquante mètres, trente, vingt, quinze… « Pourquoi vous ralentissez ? s’enquiert Sandy. On a encore de la marge : la zone de combat de cet animal – la distance en-dessous de laquelle il n’a pas d’autre choix que d’attaquer – est d’environ dix mètres… » Le lion nous a entendus. Il se retourne, nous toise – un regard éternel –, puis, à notre grand soulagement, décide de lever le camp… On peut alors bomber le torse et s’exclamer, tout en continuant de surveiller les environs : « Nous avons mis un lion en fuite ! ».