Pourtant, rares sont ceux qui vont au sud de ce labyrinthe aquatique. Au printemps 2007 j’ai réalisé un vieux rêve qui me hantait à chacun de mes périples au Tibet. Mon ami Dawa me parlait de villages reculés, de campements de nomades, de centaines de yaks, d’oiseaux migrateurs, de kyangs et d’antilopes, de monastères isolés et surtout, surtout, de grands espaces, de paysages extraordinaires. Il y avait de quoi rêver…
C’est ainsi que, laissant notre véhicule en arrière, nous avons traversé plusieurs villages dont les habitants, étonnés, nous demandaient ce que nous faisions là. Malgré sa situation dramatique, le Tibet est toujours bien vivant. Au fond de vallons nous avons pu découvrir des petits monastères isolés, récemment reconstruits par les villageois, et qui tous avaient une belle histoire à raconter. Souvent, au passage d’une crête, à la sortie d’un vallon, le lac Yamdrok Tso se découvrait, paisible au milieu des montagnes. En admirant cette merveille turquoise, il était facile de s’imaginer Padmasambhava ou Atisha méditer sur ses rives…
Dix jours au rythme lent de la marche nous ont permis de vivre une expérience unique à travers les grands espaces tibétains. Les bharals (moutons bleus de l’Himalaya), les kyangs (ânes sauvages), les canards et les oies sauvages, les antilopes étaient bien là au rendez-vous. Les paysages que nous avons traversés sont magnifiques, extraordinaires, avec cette dimension et cette lumière qu’on ne peut trouver qu’au Tibet. À la belle saison, ce sont des dizaines de campements de nomades, des milliers de têtes de bétail que vous croiserez au cours de cet itinéraire sauvage et totalement inédit.
Au printemps 2010, j’y suis brièvement retourné et rien n’a changé, cette région magique semble comme figée dans le temps. Un voyage pour les amoureux des grands espaces et de la culture tibétaine, un voyage exceptionnel que nous sommes les seuls à proposer.
Nicolas Jaques