Au pays de Sinbad le Marin

Sultanat d’Oman

Baigné à l’est par les eaux turquoise de la mer d’Arabie et dévoré par les sables de l’Empty Quarter à l’ouest, le Sultanat d’Oman offre un tout autre visage que celui de sa clinquante voisine, Dubaï. La patrie du légendaire Sinbad le Marin, héros des contes Les Mille et Une Nuits, cultive sa différence et recèle bien des trésors cachés.

 

Dans les montagnes du nord du pays, les plus hautes de la péninsule arabique, au fond de failles gigantesques, le temps semble suspendu dans les villages engourdis à l’ombre des plantations de dattiers. Les wadis, ces lits de rivières asséchés parcourus de rivières tumultueuses pendant la saison des pluies, sont parsemés de piscines naturelles offrant une halte rafraîchissante au voyageur. Cà et là, de vieux forts, témoins d’une époque agitée à la croisée des grandes routes caravanières, dressent toujours fièrement leur bastion comme si des hordes de pillards surgies du passé pouvaient encore lancer une razzia sur les villages que leurs remparts défendaient.
La péninsule de Musandam, sentinelle du détroit d’Hormuz, joue la Norvège du Moyen-Orient avec ses fjords bordés d’immenses falaises calcaires, sa géologie torturée et ses eaux cristallines, véritable paradis pour les plongeurs.
En se dirigeant vers le sud, les montagnes arides s’abaissent progressivement pour laisser place au désert, omniprésent à Oman. Surgissant brusquement au détour d’une colline, les Wahaybah Sands s’étendent jusqu’au bord de la mer d’Arabie, formant des plages immaculées sur des centaines de kilomètres. C’est là que des colonies de tortues marines choisissent chaque année de venir enfouir leurs œufs sous l’œil indifférent des flamants roses, tandis qu’il n’est pas rare de voir passer au large, baleines et dauphins.

Plus au centre, les zones de sabkha, ce sable croûté particulièrement traître sous les roues des véhicules, alternent avec les wadis, les cordons de dunes et les plaines caillouteuses, le tout dans une palette de couleurs extraordinaire.
Lorsqu’on progresse vers le sud-ouest au milieu d’une plaine sans fin, là ou jaillit l’or noir qui a fait la richesse du pays, on commence à sentir sa présence bien avant de l’apercevoir. Dans la lumière rasante d’une fin de journée brûlante, un halo rougeâtre s’élève au-dessus de la ligne d’horizon… Petit à petit, les dunes rouges géantes du Rub’ Al-Khali semblent émerger du néant. Hautes de plus de 300 mètres pour certaines, ces montagnes de sable s’étalent sur un territoire grand comme la France. L’Empty Quarter, à cheval sur Oman et l’Arabie Saoudite, est l’un des déserts les plus inhospitaliers de la planète, mais aussi l’un des plus envoûtants.
Aux confins du Sultanat, le Djebel Dhofar se couvre d’une luxuriante végétation lorsque la mousson d’été arrose la région. C’est sur les flancs des collines verdoyantes et brumeuses que pousse le Boswelia Sacra. Cet arbre produit l’un des encens les plus précieux au monde. Son commerce fit la fortune des marchands il y a déjà cinq mille ans et contribua à l’ouverture de routes commerciales à travers tout le Moyen-Orient. De cette tradition commerçante millénaire, les Omanais ont gardé le sens de l’accueil et l’ouverture au voyageur. La poignée de main est chaleureuse et le visage toujours prompt à s’éclairer d’un sourire.

Quand partir?

Le climat est méditerranéen au nord et tropical au sud et à l’est. La région du Dhofar reçoit les restes de la mousson de juin à septembre et se couvre alors d’un tapis verdoyant. La meilleure période pour voyager dans le Sultanat va d’octobre à avril avec des températures oscillant entre 24 et 33°.

En dehors de cette période, les températures peuvent s’envoler au-delà de 40°, voire 50° dans l’Empty Quarter. A noter que l’on peut séjourner toute l’année à Musandam à l’extrême nord du pays, la brise de mer rafraîchissant un peu l’atmosphère pendant les mois les plus chauds.