Réserve de Selous

Siwandu

Siwandu, l’heure de tous les délices

Au nord de la réserve de Selous, le Siwandu a discrètement posé ses tentes sur les rives du lac Nzerakera. Un lieu privilégié pour s’enivrer du souffle profond de la savane.

C’est l’heure de tous les délices, celle qui annonce le crépuscule. Pas un souffle sur les marais du Selous. Les herbes couleur d’or se tiennent droites. Cette impression d’immobilité est trompeuse : une harde de buffles s’ébroue discrètement sur les rives du fleuve Rufiji ; au pied des palmiers, une poignée d’éléphants patrouillent en silence, attendant que les babouins jaunes fassent tomber quelques fruits. Plus loin, deux girafes mâles se toisent par-dessus les acacias. Cou tendu, lèvres frissonnantes. Malgré la chaleur – le mercure tutoie les 40 °C –, un combat s’engage. Les deux mâles se servent de leur tête comme d’une massue. Télescopage éclair. L’un des combattants s’incline, abandonnant les femelles à son adversaire. Assis dans une Land Rover, nous sommes aux premières loges. L’homme est un prédateur mélancolique : il s’épanouit curieusement dans la contemplation du règne animal.

Il est bientôt 19 heures : comme le veut la règle dans la réserve de Selous, il faut regagner son port d’attache. Nous mettons ainsi le cap sur les rives du lac Nzerakera, où le Siwandu a élu domicile en toute discrétion. Ce lodge, qui s’étend au cœur d’une palmeraie, est composé de deux « quartiers », chacun ayant sa propre cuisine et son propre bar : le camp du Nord, qui compte six tentes ; et celui du Sud, qui en compte sept. Un partage qui permet d’entretenir l’esprit intime et exclusif de l’établissement.

Siwandu cache d’autres diptyques, plus discrets : toutes les tentes possèdent deux vérandas : une pour contempler l’aube, l’autre pour admirer le crépuscule…

Depuis le lac Nzerakera, on peut s’engager dans la savane en véhicule, à pieds ou en bateau. Les embarcations du lodge, dotées d’une coque de fer et pilotées par des guides expérimentés, filent sur le fleuve Rufiji, entre les crocodiles et les hippopotames. Les safaris en 4×4, quant à eux, offrent une vision plus complète des alentours : du cycle de vie des termites aux habitudes alimentaires des girafes, en passant par les techniques de chasse du léopard… Enfin, s’agissant des marches dans la brousse, l’accent est mis sur la connaissance de la nature : identification des empreintes, vertus des plantes médicinales, ou encore décryptage du chant des oiseaux. Les safaris se poursuivent parfois le soir à notre insu : le Siwandu n’étant pas un espace clôturé, il n’est pas rare de surprendre des hippopotames ou des éléphants dans le camp. Quoi qu’il en soit, peu de visiteurs échapperont aux cris des hyènes, semblables à des ricanements de taverne. Il arrive alors qu’on se lève pour s’assurer que le zip de la tente est bien fermé !

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