Festive et cosmopolite, bouillonnant d’une folle énergie souvent enviée par d’autres cités tout aussi impériales, l’éternelle muse des artistes se réinvente sans cesse, jonglant entre tradition et modernité. D’un musée secret à un jardin d’artiste, d’une table branchée à une boutique pop, une nouvelle Marrakech se tisse chaque jour, entremêlant les couleurs du présent et celles du passé.
Au carrefour des cultures berbère, arabo-andalouse et saharienne, la capitale almoravide fondée au XIIe siècle occupe une place à part au Maroc
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Musée Yves St Laurent
« J’ai découvert Marrakech et ça été un choc extraordinaire », disait Yves St Laurent ; et de rajouter : « La couleur m’a été donnée par la couleur du Maroc, à qui je dois tant ».
Le musée Yves Saint Laurent rend hommage au génie du couturier, disparu en 2008. Dédié au temps présent, non pas un musée mausolée qui fige le temps du souvenir, mais un espace culturel vivant qui traverse le temps, pour éclore dans un Maroc contemporain.
Si la façade déploie un assemblage de cubes, habillés de dentelles de briques, l’intérieur a été pensé comme une doublure de vêtement, lisse et lumineuse. Un somptueux hommage à l’œuvre du créateur, rependue sur une surface de plus de 4000m2 et composé d’une salle d’exposition, d’une bibliothèque, d’un auditorium, d’une librairie et d’un café.
Les Jardins Majorelle :
Bleu, vert, jaune…..Tôt le matin le jardin Majorelle réveillé par le chant des oiseaux est un émerveillement. Dans sa palmeraie bordée de plantes exotiques et d’espèces rares, la passion du peintre orientaliste Jacques Majorelle pour le Maroc est tangible. Témoin privilégié d’une société traditionnelle, lui, qui a si bien su croquer l’atmosphère du Maroc de la première moitié du XXème siècle, invite la couleur au détour de son atelier. Dans cette oasis « où les couleurs de Matisse se mêlent à celles de la nature » on oublie littéralement le tumulte de la ville.
Le jardin acquis par Pierre Berger et Yves St Laurent en 1980 pour le sauver d’un projet immobilier a été restauré au fil des ans par le paysagiste Madison Cox. Sa vision délicate a su lui insuffler une vie nouvelle. A l’ombre des palmiers Phoenix, yuccas agaves, bougainvillées, cycas….forment une architecture naturelle paysagée de main de maître. Les collections botaniques enveloppent le visiteur et déploient toutes les nuances de vert. Le bleu Majorelle si intense, jaillit au détour des collections. Allée de bambous, kiosque, fontaines, plans d’eau dessinent des points de vues et convergent vers ce qui fut dans les années 1930 l’atelier du peintre et aujourd’hui le Musée berbère
Le riad de Serge Lutens :
Au cœur de la médina, l’artiste parfumeur Serge Lutens a fait ressurgir, à force de passion et d’obsession, une maison du passé. Un retour à la vie après quarante ans de restauration qui doit beaucoup aux maâlems, ces maîtres artisans marocains de l’excellence.
En 1974, Serge Lutens est à Marrakech, et durant ce séjour, il achète une vieille maison en briquettes, dans le quartier de Hart Soura, l’un des quartiers bâtis lors de l’édification de Marrakech au premier millénaire sous l’ère almoravide, et très prisé des notables jusqu’au début du XXème siècle. Les fouilles révélèrent de nombreux puits, des galeries, un labyrinte, des passages secrets, des réserves à grains, et un jardin complètement fou.
Le nouveau maître des lieux se lance dans la rénovation, remonte le cours des siècles, assemble une importante documentation, y met tout son temps, et son cœur.
Il se rend à Fès, rencontre les maâlems, ces maîtres artisans marocains qui vont alors participer à la renaissance de la demeure. Mis à part l’achat de quelques guéridons libanais en ébène incrusté de nacre datant des XVIIIe et XIXe siècles, il dessine et fait réaliser l’ensemble du mobilier.
Les travaux de restaurations qui devaient durer une grosse année, ont finalement duré presque 40 ans.
Fontaine onirique, moucharabiehs spectaculaires, volumes majestueux et lumières chatoyantes.
À certaines époques, le chantier a rassemblé jusqu’à 500 ouvriers, venus des quatre coins du pays avec leurs familles. Menuisiers, sculpteurs, bronziers, spécialistes de la céramique qu’il est allé chercher à Fez. Pas un mur, un sol, une sculpture, des zelliges dont il n’a imaginé le dessin.
Si la villa est aujourd’hui devenue une fondation, c’est surtout parce que son propriétaire se sent redevable vis-à-vis de ceux qui l’ont accompagné dans l’aventure. S’il devait un jour créer une fragrance pour la définir, il puiserait certainement son essence dans les plafonds de cèdre ou dans le jasmin des jardins.
En séjournant au Royal Mansour, vous aurez l’opportunité de visiter ce riad, véritable chef d’œuvre fermé au grand public.
Le Quartier du Guéliz :
«Le Guéliz» comme l’appellent les Marrakchis, est le premier quartier construit hors des remparts sous le protectorat français.
Le caractère émotionnel du quartier de Guéliz a longtemps été exclu de l’imagerie touristique de Marrakech au profit de la médina.
C’est effectivement une autre Marrakech que l’on découvre au fil des rues, tout en laissant de côté les immeubles neufs sans âme de ces dernières années, pour préférer les petites rues paisibles et ombragées.
On a fêté dernièrement les 100 ans du fameux Grand Café de la Poste. Aux détours de la brasserie mythique on croise un mélange éclectique d’architectures comme ces anciens cinémas, le théâtres Palace, comme ces villas des années 1930 enfouies sous les bougainvillées, ou encore l’ancien hôtel Koutubia. Bref une visite qui vaut le détour
La fabrique des Verres Beldi :
Indissociable du thé à la menthe en terre marocaine, ce verre soufflé à la bouche et entièrement fait main est aisément reconnaissable à son épure harmonieuse soulignée d’un renflement en son pourtour.
Il voit le jour en 1946 dans la région de Casablanca. En quelques années les ateliers de production se multiplient dans la région avant de s’essouffler en 2013, date à laquelle la dernière manufacture est contrainte de fermer ses portes.
C’est alors que Jean-Dominique Leymarie, un amoureux du Maroc et entrepreneur insatiable rachète l’entreprise et la remonte intégralement à Marrakech, réembauche les souffleurs et redonne vie à cet artisanat 100% local, non polluant et utilisant uniquement du verre recyclé. Outre le Beldi Country Club, qui se déploie sur 15 hectares dévolus à un art de vivre raffiné façon campagnarde et son immense roseraie, la Kasbah Beldi située sur les rives du lac Lalla Takeskoust face aux cimes enneigées de l’Atlas, ou encore l’Iglésias sur le port d’Ed Jadida, site classé patrimoine de l’humanité, autant de lieux gérés par Jean-Dominique Leymarie qui sont autant de points de chutes que nous vous recommandons chaudement.
Ride rétro en sidecar
Pour le côté «hors des sentiers battus», voilà un concept imbattable! Bien installé dans le «panier» d’un sidecar au look rétro, on file nez au vent sous la conduite d’un pilote de Marrakech Insiders pour un «ride» ponctué d’arrêts insolites ou iconiques, villas privées de la Palmeraie, édifices Art nouveau du vieux Guéliz, montagne ou désert. Chaque balade peut être personnalisée.